L’ancien coureur d’Alès (de 2008 à 2011) avait réalisé les minima pour les Jeux olympiques sur 5 000 mètres à la surprise générale, en juillet à Paris (13’10”). Mercredi à Londres, le Normand avait été éliminé en séries.
À l’automne dernier, il avait quitté l’Alès Cévennes athlétisme en bons termes. Son précédent club, le Stade Sottevillais, lui proposait un contrat de trois ans sur lequel l’Alès CA n’avait pas pu s’aligner.
Hassan Hirt sortait d’une superbe saison 2010-2011, marquée par un titre de champion de France du 5 000 mètres et une 3e place aux championnats de France de cross country. En Cévennes, ce vendredi matin, c’est la consternation...
Hassan Hirt retrouvé participera bien aux JO
Publié le lundi 06 août 2012 à 07H58
JEUX OLYMPIQUES.
Athlétisme Hassan Hirt, l'athlète du Stade sottevillais 76, sera bien au
départ du 5000m olympique mercredi à Londres. Sa « disparition » n'en
était pas une. Il s'explique.
Hassan Hirt, après un incroyable imbroglio, participera bien au 5 000 m olympique mercredi à Londres (photo archives)
Hassan, vous avez enfin redonné signe de vie !
Hassan Hirt : « Il y a eu un énorme malentendu, une déformation incroyable. J'appelle ça de l'acharnement. Même un criminel, on ne le traite pas de la sorte. »
Mais où étiez-vous donc passé?
« Je suis parti dans l'urgence en Allemagne dans la nuit de jeudi à vendredi de la semaine dernière. Il a d'ailleurs fallu que je fournisse à la police tous les justificatifs pour prouver que j'étais bien là-bas. Ma sœur était dans ses derniers jours de grossesse. Ma mère tenait absolument à la voir et à ce que je l'accompagne. Je n'allais quand même pas lui désobéir. Je n'ai fait que respecter mes obligations familiales et voilà qu'on me transforme en criminel. Je suis à deux doigts d'appeler un avocat pour atteinte à mon image. »
Mais comment se fait-il que vous soyez resté injoignable pendant pratiquement une semaine, sans que personne au niveau de la Fédération ne sache où vous localiser ?
« Mon téléphone était cassé et j'avais d'autres priorités que de le réparer. Je ne savais pas qu'on me recherchait. Ce n'est qu'une fois mon problème de puce réglé que j'ai pu mesurer tout ça. Sur les quatre-vingts messages que j'ai reçus, seulement trois ou quatre me disaient : « J'espère qu'il ne t'est rien arrivé de grave. » Les autres ont préféré imaginer le plus vicieux, en me faisant passer pour un mec qui esquive les contrôles. Personne n'a émis l'hypothèse qu'il me soit arrivé un accident grave ou un arrêt cardiaque pendant un footing dans une forêt. Je trouve cela désolant. »
Vous êtes tenu d'informer les instances fédérales de l'endroit où vous vous trouvez et vous n'avez pas respecté cette obligation. N'est-il pas légitime que l'on se pose des questions ?
« J'avais prévu de partir en stage au Maroc, avant que le directeur technique national ne m'en dissuade. J'avais donc laissé à la Fédé une adresse au Maroc. On a d'ailleurs été jusqu'à envoyer des gens là-bas pour voir si j'y étais. J'ai simplement oublié de remettre à jour ma fiche de renseignements. »
Quand êtes-vous rentré en France ?
« Dans la nuit de jeudi à vendredi. J'ai dû arriver à Sotteville vers 9 h, après une nuit blanche, et aussitôt, on est venu me chercher pour me faire passer des contrôles. J'ai eu droit à la totale. On m'a charcuté les veines. Dans la soirée, j'ai dû me soumettre à de nouveaux contrôles. Les résultats sont tombés dans la foulée et il se trouve qu'ils sont bons. Tous les taux sont normaux. »
Vous serez donc bien présent mercredi à Londres au départ du 5 000 m ?
« Jeudi, j'apprenais par mail que j'étais sous le coup d'une suspension provisoire. On me disait alors que si mes taux sanguins étaient suspects, je n'irai pas aux JO. Mais puisque les résultats sont bons, la suspension a été levée immédiatement. »
Ces événements ne vous déstabilisent-ils pas ?
« J'estime avoir été victime d'une injustice. Je suis usé nerveusement, mais dès lundi (NDLR : lire aujourd'hui), en arrivant à Londres, j'espère pouvoir faire abstraction de tout ça. Je veux profiter de mon bonheur d'aller aux Jeux, de mon bonheur, aussi, d'être tonton pour la première fois. Car le petit de ma sœur est né samedi. Et ça me donne le sourire. »
François Manoury
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