Les résultats parlent d'eux mêmes. Echec et mat pour nos représentants tricolores aux mondiaux de cross. On se targe le jour des France devant le niveau exceptionnel de nos athlètes. Ils se retrouvent à 3 voir 4 minutes des premiers à l'arrivée des mondiaux!!
Moralité: les absents ont eu raison. Ils ont commencé à préparer la saison estivale sans se préoccuper de cette échéance mal placée et qui leur a fait une saison hivernale à rallonge. Fallait il, à cette période, envoyer une délégation à ces mondiaux?
A voir les résultats, c'est manifestement non. A moins qu'on ait très largement surestimé le niveau de nos athlètes, l'avenir nous le dira. JUNIORS FEMMES
En indoor, il
n'y a pas que des épreuves raccourcies pour s'adapter à la taille des
salles. Ce sont des épreuves à part entière, moins en vue, certes, mais
tout aussi intéressantes d'un point de vue technique, tactique et
physique.
Des enjeux techniques différents
Sur le 60m :
Pour rappel, sur 100 m, la phase
de poussée dure environ jusqu’aux 30 mètres. Ensuite, c’est la
recherche de vitesse maximale, atteinte autour des 60 mètres. Et à
partir des 80 mètres, les sprinteurs n’accélèrent plus, ils
décélèrent progressivement. Sur 60 mètres, la phase de poussée
n’en est pas réduite pour autant. Les athlètes ont le buste
penché vers l’avant jusqu’à mi-course et doivent ensuite
atteindre leur vitesse maximum bien plus rapidement. C’est là, en
général, que les gabarits puissants et explosifs
s’épanouissent.
Le départ compte beaucoup dans cette
discipline exigeante. De nombreux athlètes s’exercent sur 60 m
pour améliorer leur mise en action, comme Christophe Lemaitre, qui
ne brille pas vraiment dans ce secteur. D’autres sont
particulièrement taillés pour la salle. Le Britannique Richard
Kilty, devenu champion du monde du 60 m à Sopot l’an passé en
6’’49, n’a pas encore fait mieux que 10’’10 sur 100 m.
Sur
le 60 m haies :
La donne change aussi sur les haies, même
si les intervalles entre le départ et la première haie et ceux
entre les haies sont les mêmes que sur le 110 m haies pour les
hommes et le 100 m haies pour les femmes. Seule change la distance
entre la cinquième et dernière haie et l’arrivée. Le départ
doit donc être aussi explosif. Il y a ceux qui capitalisent sur une
mise en action canon, et luttent pour garder leur vitesse dans les
intervalles, et ceux qui produisent de la vitesse et du rythme au fur
et à mesure du passage sur les obstacles. Dans la catégorie
spécialiste de l’indoor, on peut citer l’Américain Omo Osaghae,
champion du monde 2014, qui plafonne à 13’’23 en été.
Sur
le 400 m :
En salle, le 400 m n’a rien à voir avec la
version du tour de piste estival. Les athlètes font deux tours et
courent en peloton à partir des 200 premiers mètres. Les départs,
donnés dans le virage, et le rabattement en font une épreuve bien
plus spectaculaire, qui correspond davantage aux bons partants. Il
suffit de se rabattre en tête et d’avoir suffisamment de caisse
pour gagner.
Les petits gabarits nerveux sont avantagés pour
se faufiler dans le peloton et s’adapter, voire créer des
changements de rythme, qui sont le sel de cette discipline. C’est
aussi pour cette raison que les chronos en salle sont toujours bien
plus élevés qu’en plein air. Le record du monde en salle est de
44’’57 pour Kerron Clement contre 43’’18 pour Michael Johnson
en été. La physionomie de la course, beaucoup plus animée que le
simple tour de piste, en fait une épreuve à part.
Des gabarits plus appropriés ?
Dans une salle plus petite avec des distances plus courtes, on a
tendance à penser qu’un gabarit plus réduit aura plus de succès.
Vrai ou faux? Sur 60 mètres, c’est Maurice Greene, 1,76 m, qui
détient le record du monde avec 6’’39. Derrière lui, au bilan
tous-temps, pointe un autre Américain, Andre Cason : 1,70 m, 6’’41.
Dwain Chambers (3e avec 6’’42) et Bruny Surin (5e avec 6’’45),
qui mesurent tous deux 1,80 m, viennent modérer la tendance des
gabarits trapus dans le top 5. Cette saison, au bilan mondial, les
morphotypes ne sont pas aussi ramassés. Du haut de son mètre 77,
Kim Collins domine avec 6’’47, mais le musculeux Ryan Bailey,
1,93 m, occupe la deuxième place avec 6’’50. Il fait tout de
même figure de colosse à côté du Canadien Akeem Haynes, 3e des
bilans (6’’51), qui mesure seulement 1,68 m.
Sur 400 m, le
Costaricien Nery Brenes, qui ne brille qu’en salle (champion du
monde 2014), mesure 1,74 m. Chez les femmes, sur 60m, cet argument ne
se vérifie pas aussi aisément. La Russe Irina Privalova, qui
détient le record du monde en 6’’92, mesure 1,74 m. Derrière
elle, il y a la tonique Gail Devers (6’’95), 1,60 m de muscles,
puis Marion Jones (1,78 m) et Merlene Ottey (1,75 m), qui ont toutes
brillé en plein air.
Des conditions météo toujours neutres
C’est le principal avantage de la
salle. Il n’y aura pas de pluie pour rafraîchir les muscles ni de
vent pour bouleverser les courses d’élan. La vitesse et la
direction du vent ont une grande importance dans quasiment toutes les
disciplines de l’athlétisme. C’est surtout dans les sauts qu’il
peut tout changer. Renaud Lavillenie est particulièrement performant
en indoor car il maîtrise au moins un des paramètres fondamentaux
de la performance.
Le recordman du monde du saut à la perche
n’a plus qu’à se concentrer sur le choix de sa perche, ses
marques, le réglage des poteaux et sa technique, bien sûr. Sur ses
onze concours à plus de six mètres, il n’y en a que deux en
extérieur. La possibilité de battre des records est donc plus
grande l’hiver. Seule la forme des athlètes, pas toujours optimale
à cette période de l’année, est un frein.